Ravenna - Mausoleo Teodorico
En poursuivant sur Via di Roma, nous rencontrons le Palais de Théodoric, des ruines de briques où sont conservés des fragments de mosaïque de pavement. En dépassant le Théâtre Rasi, nous découvrons la basilique Santa Maria in Porto avec sa façade au style baroque tardif et le MAR (Musée d’Art de la ville) situé à l’intérieur du complexe monumental de la Loggetta Lombardesca.
Il accueille de nombreuses expositions artistiques, une collection d’art médiéval et moderne et comprend le centre de documentation sur la mosaïque ainsi qu’une collection de mosaïques contemporaines de l’après-guerre à nos jours.
Pendant notre voyage, la visite de la Basilique Saint-Apollinaire in Classe, située à 8 km du centre de Ravenne, est incontournable.
Édifiée durant la première moitié du VIe siècle, elle est l’une des églises les plus fascinantes et bien conservées de Ravenne.
Elle se dresse seule et majestueuse sur une grande étendue verte qui contraste avec le rouge de ses briques. Elle fut construite par Giuliano Argentario sur l’ordre de l’archevêque Ursicino sur un ancien cimetière utilisé entre la fin du IIe et le début du IIIe siècle.
L’église est considérée comme le plus bel exemple de basilique paléochrétienne. Malgré les spoliations subies au cours des siècles, l’église a conservé la beauté de sa structure d’origine et comprend de splendides mosaïques multicolores.
L’appellation « in Classe » provient de l’ancienne cité romaine « Civitas Classis » érigée dans le port voulu par Auguste pour défendre l’Adriatique. À la fin de premier siècle, Saint Apollinaire arriva dans cette ville où il fonda la première communauté chrétienne dont il devint l’évêque. À sa mort, il fut enterré dans le cimetière en dehors de la ville de Classe où se trouve actuellement la basilique.
L’intérieur de l’église comporte trois nefs divisées entre elles par une double rangée de 24 splendides colonnes en marbre grec veiné transversalement et surmontées par de très originaux chapiteaux byzantins. Le long des murs de la nef centrale, une série de médaillons représentent les évêques successifs de Ravenne.
Mais la vue de la magnifique abside et de l’arc de triomphe, tous les deux entièrement recouverts de mosaïques multicolores d’origine byzantine, offre le spectacle le plus impressionnant. 10 sarcophages en marbre grec, utilisés pour la sépulture des évêques de Ravenne, sont placés le long des nefs latérales.
Visitons maintenant le Mausolée de Théodoric. Situé en dehors des murailles de la ville, dans un parc près du centre, le Mausolée de Théodoric est la plus célèbre construction funéraire des Ostrogoths. Il fut construit vers 520 par Théodoric le Grand pour son futur tombeau et fut édifié dans une zone alors inhabitée, près de la nécropole réservée aux Goths.
La construction se distingue des autres architectures de Ravenne car elle n’est pas en briques, mais en blocs de pierre d’Aurisina. À l’époque byzantine, il fut utilisé comme église dédiée à la Vierge sous le nom de « Santa Maria ad Farum », en raison de sa proximité avec le port.
Le Mausolée présente une forme décagonale et la disposition en plan centré reprend la typologie des autres mausolées romains. Il se caractérise par deux niveaux : le premier, extérieur et décagonal, comprend des niches sur chaque côté avec de solides arcs plein cintre, tandis que l’intérieur comporte une pièce en forme de croix, peut-être destinée à devenir une chambre funéraire.
Le second niveau, plus petit, est accessible par un escalier extérieur. De forme décagonale à l’extérieur, il devient circulaire au niveau de la frise. La pièce intérieure circulaire comprend une seule niche en arc pourvu d’une croix. On y trouve aujourd’hui une vasque en porphyre rouge, sans sa plaque supérieure, qui contenait le corps du roi dont la dépouille fut déplacée pendant la domination byzantine.
La caractéristique la plus surprenante de cet édifice est son toit qui est formé par une calotte circulaire taillée dans un unique bloc de pierre d’Aurisina, faisant 10,76 mètres de diamètre et 3,09 mètres de hauteur, pour un poids d’environ 230 tonnes.
Il fut transporté par la mer et fixé sur l’édifice grâce à ses douze éperons perforés (œillets). Aujourd’hui encore, le doute plane sur la technique utilisée pour placer le monolithe au sommet de la construction. Deux hypothèses sont avancées : il a pu être placé sur l’édifice au fur et à mesure de la construction de ce dernier, ou les architectes firent construire une sorte de digue, une « piscine », autour du mausolée terminé, et ont transporté le monolithe jusqu’au sommet avec un radeau.
Cette dernière visite conclut notre exploration de Ravenne, dont nous revenons éblouis par la beauté de ses mosaïques et de ses architectures. Ravenne est sans aucun doute l’une des plus belles villes d’Italie.